LES ORIGINES (de 58 av. J.-C. à 887)
Période romaine
Mérovingiens
Carolingiens
LA FÉODALITÉ (de 887 à 1483)
Toute puissance de la Féodalité
La royauté féodale
Déclin de la Féodalité
Guerre de Cent ans
Ruine de la Féodalité
LA MONARCHIE (de 1483 à 1789)
Guerres d'Italie
Guerres contre la maison d'Autriche
Guerres de religion
Apogée de la France monarchique
Déclin de la monarchie
LA REVOLUTION
Ruine de l'Ancien régime
La République
L'Empire
LOUIS XIV - GUERRE DE HOLLANDE, Mort de Turenne. Turenne, qui avait suivi les Allemands de l’autre côté du Rhin, préparait pour le lendemain une grande bataille et visitait ses avant-postes, quand il fut atteint par un boulet perdu; ses officiers accoururent : il était mort. Ses soldats le pleurèrent comme un père, et Saint-Hilaire, blessé grièvement par le même boulet, dit à son fils qui pleurait: « Ce n’est pas moi, c’est ce grand homme qu’il faut pleurer. » (Juillet 1675.)
LA RENAISSANCE, Rabelais. Rabelais, né près de Chinon, en 1483, la même année que Raphaël et que Luther, mort en 1553, n’a écrit qu’un livre: les Faits et Gestes de Gargantua et de son fils Pantagruel, roman extraordinaire, mélange inouï de science et de comique, de morale et de grossièreté; mais c’est une œuvre de génie, où sous une forme plaisante et souvent monstrueuse, se cache une vive satire de l’ignorance, de la routine et des abus sans nombre qu’il eût été dangereux d’attaquer ouvertement.
LOUIS XIV - LIGUE D’AUGSBOURG, Bataille de la Hougue. Tourville, qui n’avait que quarante-sept vaisseaux contre quatre-vingt-dix-neuf, voulait éviter la bataille et attendre des renforts; mais l’impatient Louis XIV lui ordonna de combattre. Les 20 000 marins français luttèrent héroïquement contre les 42 000 anglais et hollandais; la première journée resta indécise (29 mai 1692), mais le lendemain la flotte française fut dispersée: trois vaisseaux, échoués à Cherbourg, furent brûlés par les Anglais; douze autres, cernés à la Hougue par les flottes ennemies, durent être abandonnés par leur équipage, et devinrent aussi la proie des flammes. Les autres vaisseaux, au nombre de vingt-neuf, réussirent à gagner Brest ou Saint-Malo. Le désastre de la Hougue a été souvent exagéré; les ennemis perdirent plus d’hommes que nous, nos vaisseaux détruits furent rapidement remplacés, et Tourville prit bientôt sa revanche.
POPULATIONS PRIMITIVES DE LA GAULE, Légende sur la fondation de Marseille. Marseille, Nice, Agde et d’autres villes de la Méditerranée ont été fondées il y a près de vingt-cinq siècles par des Phocéens, Grecs de l’Asie mineure, et une partie des Français de ces villes ont pour ancêtres des Grecs. La fondation de Marseille est entourée de gracieuses légendes. Les Phocéens venaient de débarquer et cherchaient une terre pour s’établir: leur jeune chef Eugène ayant été admis à la table du roi du pays, la fille du roi le choisit pour son époux en lui offrant à boire: le jeune étranger devint le gendre du roi, et fonda la ville de Massalie sur le territoire qui lui fut donné.
LES QUATRE PREMIERS CAPÉTIENS, Serment d’Harold au château de Bayeux. L’année qui précéda la bataille d’Hastings, Harold fut jeté par une tempête sur la côte de France, et n’obtint de Guillaume sa liberté qu’en lui jurant avec solennité devant une foule de seigneurs normands de le reconnaître pour roi d’Angleterre à la mort d’Édouard le Confesseur: il croyait que sa promesse était sans conséquence, parce qu’il n’avait étendu la main que sur de petites reliques, mais Guillaume avait dissimulé sous un tapis une grande cuve pleine d’ossements de Saints; quand le tapis fut levé, Harold s’aperçut du piège où il était tombé et pâlit d’épouvante: son serment était plus sacré qu’il n’avait cru.
SAINT LOUIS - GOUVERNEMENT, Notre-Dame de Reims. Construite au treizième siècle. Son portail est une merveille.
JEAN - POITIERS, Combat des Trente. Le combat des Trente est un des faits les plus mémorables de la guerre de Cent Ans. Trente chevaliers français commandés par l’héroïque Beaumanoir, et trente chevaliers anglais se donnèrent rendez-vous dans la lande de Mi-Voie, près de Ploërmel, puis, à un signal donné, fondirent au galop les uns contre les autres, et se battirent corps à corps « aussi bien, dit Froissart, que si tous eussent été Rolands et Oliviers. » Enfin la victoire resta aux Français: des soixante champions, treize étaient morts, neuf Anglais et quatre Français; aucun des survivants n’était sans blessure et un seul cheval restait debout (27 mars 1351). Aussi passa-t-il en proverbe de dire à propos d’une lutte acharnée: « On s’y battit comme au combat des Trente. » Une colonne de granit, élevée sur le lieu du combat, perpétue les noms des habitants.
LOUIS XIII - RICHELIEU, Le Pont Saint-Michel sous Louis XIII. PHILIPPE AUGUSTE - RICHARD, Combat de Mantes. La ville de Mantes, assiégée par Henri II, n’avait pour garnison que sa milice communale, mais elle se défendit vaillamment, et donna au roi de France le temps d’accourir: alors il se livra sous les murs un combat furieux, où s’illustra le chevalier français Guillaume des Barres: il lutta d’abord contre Richard Cœur de Lion en combat singulier et le renversa, puis combattit longtemps seul contre une foule d’ennemis « comme un sanglier entouré d’une meute aboyante ». Les Anglais furent réduits à lever le siège (1188).
CHARLES VII - ORLÉANS, Combat de Rouvray ou Journée des Harengs. Les Orléanais, qui, au bout de quatre mois de siège, commençaient à manquer de vivres, résolurent d’enlever un grand convoi de cinq cents chariots qu’on expédiait de Paris à l’armée anglaise. Quinze cents hommes déterminés sortirent de la ville sous le commandement de la Hire, de Dunois et de Xaintrailles, se frayèrent un passage à travers les assiégeants, puis donnant la main à un petit corps de cavalerie française qui battait les environs d’Orléans, ils attaquèrent le convoi près du village de Rouvray; mais les Anglais et les milices parisiennes qui combattaient dans les rangs ennemis se retranchèrent solidement derrière les chariots. Les Français furent repoussés avec de grandes pertes, et le détachement qui était sorti d’Orléans le matin, eut grand peine à y rentrer le soir, for diminué (12 février 1429). Les Parisiens de l’armée anglaise appelèrent ce combat la Journée des Harengs, parce que le champ de bataille était jonché de harengs tombés des chariots, mais les Orléanais étaient moins disposés à rire, en comptant leurs morts.
HENRI IV - ARQUES, Harlay. Achille de Harlay rappelle Michel de l’Hôpital. Premier président du parlement de Paris en 1582, il se montra toujours tolérant et désintéressé au milieu des luttes religieuses et des intrigues politiques. Il brava courageusement Henri de Guise, puis les Seize, se dévoua à la cause de Henri IV et travailla de tout son cœur à apaiser les partis.
LA RÉFORME, Henri II assistant à une exécution. Henri persécutait les réformés avec acharnement: il donnait les ordres les plus durs pour les faire arrêter, et rendait des édits pour interdire la pitié des juges. Un jour même il prit plaisir à aller voir brûler un hérétique qu’il haïssait particulièrement: accoudé à la fenêtre d’un hôtel dont il subsiste quelques débris dans le passage Charlemagne, il vit les condamnés monter sur le bûcher et se tordre dans les flammes. Ému malgré lui par le spectacle de pareilles souffrances, il jura de ne plus revoir d’exécution, mais si les bourreaux eurent un spectateur de moins, ils ne manquèrent pas de victimes.
FRANÇOIS II, Amboise. Le chef de la conjuration d’Amboise fut un aventurier nommé la Renaudie. Il s’entendit avec le prince de Condé, réunit à Nantes, dans le plus grand secret, les délégués des villes protestantes, et convint avec eux d’enlever le roi au château de Blois, puis d’arrêter les Guises, pour disposer du gouvernement. Mais François de Guise, averti du complot par des espions et par deux protestants traîtres à leur parti, emmena le roi au château d’Amboise, plus facile à défendre, fit venir des troupes à petit bruit et se tint sur ses gardes sans paraître rien savoir. Les conjurés furent pris comme au piège: des détachements de cavalerie embusqués dans les bois les saisirent avant qu’ils eussent pu s’assembler et les conduisirent au château d’Amboise, où la plupart furent décapités, pendus ou noyés. La Renaudie, surpris dans le bois de Château-Renaud, fut tué d’un coup d’arquebuse, après avoir vendu chèrement sa vie, et son corps fut attaché à une potence sur le pont de la Loire (mars 1560). Le prince de Condé, qui avait attendu les événements avant de prendre les armes, déclara impudemment qu’il n’était pas du complot, et comme il n’y avait pas contre lui de preuve certaine, François de Guise fut contraint de le laisser partir.
CHARLES VII - FIN DU MOYEN AGE, Le vœu du Faisan. A la nouvelle de la prise de Constantinople, le pape voulut organiser une croisade; mais l’enthousiasme religieux s’était refroidi; la guerre de Cent Ans finissait à peine, et la France était épuisée. Un seul prince parla de marcher contre les Infidèles: ce fut le duc de Bourgognes Philippe le Bon, esprit chevaleresque et belliqueux; il réunit la noblesse à Lille dans un festin colossal, où il essaya d’échauffer les cœurs par des allégories; une jeune fille représentant l’Église s’avança vêtue de deuil, et implora l’assistance de la chevalerie bourguignonne; le duc jura sur un faisan qu’il irait en Orient combattre le Grand-Turc, et tous les convives répétèrent le même serment, mais aucun d’eux ne tint parole (1454).
LE DIRECTOIRE - NOUVELLES GUERRES, Défaite d’Aboukir. L’amiral anglais Nelson dut sa victoire à un mouvement d’une grande hardiesse : les vaisseaux français étaient rangés en ligne à peu de distance de la côte; Nelson, lançant une partie de ses vaisseaux entre le rivage et la flotte française, la prit entre deux feux et foudroya nos navires les uns après les autres; l’amiral français Brueys mourut bravement sur son banc de quart; Villeneuve s’enfuit à Malte avec quatre navires, tout le reste de la flotte française fut pris ou détruit, et Bonaparte se trouvé isolé en Egypte (août 1798).
CHARLES VII - ORLÉANS, Jeanne d’Arc prend d’assaut la Bastille des Tournelles. Jeanne d’Arc était une jeune paysanne de Domrémy, en Lorraine; dès son enfance, elle avait été témoin des malheurs de la guerre, elle avait vu les Anglais piller son village, et elle se sentait choisie par Dieu pour les chasser de France: son patriotisme et sa piété firent d’elle une héroïne et une sainte: « Je dois aller au secours du roi, dit-elle; faire la guerre au saint royaume de France, c’est faire la guerre à Dieu même », et elle quitta son village, revêtit une armure et monta à cheval, puis elle alla trouver le roi au château de Chinon, le reconnut sans l’avoir vu jamais, et parvint à l’entraîner lui et toute sa cour; alors, avec une petite troupe, elle se jeta dans Orléans à travers les lignes ennemies (29 avril), eut bientôt communiqué aux assiégés sa confiance en Dieu, et à la tête d’un peuple enthousiaste, elle prit d’assaut les bastilles anglaises les unes après les autres; le 8 mai, Orléans était délivré, la France revenait à la vie, et les Anglais découragés comprenaient que le temps de leurs victoires était passé.
LOUIS VIII, Massacre des Albigeois. La guerre des Albigeois fut une guerre d’extermination. Simon de Montfort, qui fut le principal chef des Croisés de 1209 à 1218, se signala par son fanatisme; il regardait les hérétiques comme des vipères qu’il faut écraser, et tous ceux qui tombaient entre ses mains étaient brûlés vifs, jetés dans les puits ou pendus aux arbres des chemins; il n’épargnait ni les femmes ni les enfants. Louis VIII, qui dirigea la croisade après lui, semble avoir été moins cruel; l’évêque d’Auch obtint la grâce de beaucoup de prisonniers.
CHARLES VI & SES ONCLES, Assassinat du duc d’Orléans. Comme le duc d’Orléans sortait de chez la reine et suivait la rue Vieille-du-Temple, une vingtaine d’hommes, cachés près de la porte Barbette, se jetèrent à la fois sur lui en criant: A mort. « Arrêtez, leur dit-il, je suis le duc d’Orléans. » - « C’est ce que nous demandons », répondit la bande en le frappant. Le duc, qui n’avait avec lui que deux écuyers et quatre valets, ne put pas même se défendre: l’un des écuyers fut tué à ses côtés; les autres s’enfuirent. Il n’était que huit heures du soir, mais la nuit était noire et la rue déserte; le malheureux fut criblé de coups, et les assassins, qui ne voulaient pas le voir ressusciter comme Clisson, ne se retirèrent qu’après lui avoir écrasé la tête (Novembre 1407).
LOUIS VII, Alexandre III pose la première pierre de Notre-Dame. Le XIIe siècle est une époque de transition dans l’histoire de l’art: l’architecture romane, qui est dans toute sa splendeur au XIIe siècle, fait place à l’architecture ogivale ou gothique, dont le nom exact serait l’architecture française du moyen âge: le plein cintre est remplacé par l’ogive; les nefs sont plus élancées et s’appuient en dehors sur des contreforts et sur des arcs-boutants, qui se transforment en ornements nouveaux. Notre-Dame de Paris est, avec les cathédrales de Senlis, de Noyon, de Laon et de Soissons, une des premières églises ogivales: la première pierre en fut posée en 1163 par le pape Alexandre III.
LOUIS XII - BAYARD, Bayard au pont de Garigliano. Bayard a mérité d’être appelé le chevalier sans peur et sans reproche. Dans la désastreuse campagne d’Italie, ce fut lui qui sauva l’honneur de la France. Après la bataille du Garigliano, il défendit un pont à lui seul contre deux cents Espagnols; il abattit tous ceux qui l’approchèrent, et les corps entassés formèrent bientôt une barricade sanglante, que Bayard rendait infranchissable. Une centaine d’hommes d’armes accoururent à son secours, et l’avant-garde espagnole dut renoncer à forcer le pont. L’armée française, qui semblait entièrement perdue, eut le temps de se replier sur Gaëte (1503).
LOUIS XIV - GUERRE DE HOLLANDE, Bataille de Syracuse. La marine française, portée à sa perfection par Colbert, rivalisa de gloire avec l’armée. Duquesne tint tête aux flottes espagnoles et hollandaises, et les battit deux fois sur les côtes de Sicile. Le deuxième combat, qui se livra à la hauteur de Syracuse, fut le plus acharné: on lutta vaisseau contre vaisseau, les deux amiraux furent aux prises, et la mort de l’amiral hollandais Ruyter décida de la victoire de Duquesne (1676).
CHARLES IX - GUERRES DE RELIGION, Assassinat de Coligny. Coligny fut une des premières victimes de la Saint-Barthélemy: l’allemand Besme entra dans sa chambre avec une bande d’égorgeurs: « Est-ce bien toi l’amiral ? » - « C’est moi, répondit Coligny sans se troubler, fais ce que tu voudras; il y a longtemps que je suis prêt à mourir. » Besme lui plongea son épée dans la poitrine en blasphémant. « Besme, criait le duc de Guise, qui était resté dans la rue, Besme, est-ce fini ? » - « C’est fait. » répondit l’assassin. « Jette-le par la fenêtre que je le voie. » Besme obéit, et Guise eut l’infamie d’insulter son ennemi mort, et de le frapper d’un coup de pied au visage.
NAPOLÉON - LA FRANCE EN 1810, Napoléon empereur. Napoléon en 1810 est parvenu au sommet des grandeurs humaines. Vainqueur de l’Europe entière, il a demandé à l’empereur d’Autriche la main de sa fille Marie-Louise, et il l’a obtenue aussitôt. Il est partout obéi et acclamé; tout semble lui sourire. Sa dynastie semble fondée pour toujours; une cour brillante l’entoure et lui fait fête. « Il a l’air, écrit Cambacérès, de marcher au milieu de sa gloire. »
LOUIS XII - GASTON DE FOIX, Dévouement d’Hervé de Primoguet. Quelques mois après, en vue d’Ouessant, l’amiral breton Hervé de Primoguet attaqua avec vingt navires une flotte anglaise quatre fois plus nombreuse: du premier choc il coula trois navires anglais, mais il est bientôt entouré par des forces supérieures, et son vaisseau la Belle-Cordelière est criblé de boulets, démâté, et serré de près par la Régente, vaisseau de l’amiral anglais. Primoguet refuse de se rendre, et dans un sublime désespoir, il pousse la Belle-Cordelière contre la Régente, s’accroche à elle par des grappins, et fait sauter les deux navires: les autres vaisseaux virent une grande lueur, et entendirent un bruit formidable, puis ils n’aperçurent que les flots qui venaient d’engloutir deux mille hommes; les Anglais se retirèrent terrifiés, et dix-neuf vaisseaux français rentrèrent à Brest.
HENRI III - HENRI DE BOURBON, Assassinat de Henri III - Mort de Jacques Clément. Un moine, nommé Jacques Clément, s’était juré de venger le duc de Guise: quand il vit Henri III s’unir aux protestants pour assiéger Paris, il se rendit à Saint-Cloud, se présenta à Henri III comme porteur d’une nouvelle importante, et au moment où le roi ouvrait la lettre, il lui plongea un couteau dans le ventre. Aux cris du roi, les gardes accoururent et massacrèrent l’assassin sur la place (1er août).
LOUIS XIII - RICHELIEU, Mazarin à Casal. Le nouveau duc de Savoie et les Espagnols, ses alliés, signèrent une trêve avec la France (sept. 1630), mais il l’observèrent mal: les négociations semblaient rompues; déjà l’armée française et l’armée espagnole étaient en présence sous les murs de Casal (oct. 1630), et la mousquetade s’engageait, quand un cavalier accourut au galop sur le champ de bataille entre deux lignes de feu, en criant: « la paix, la paix ». Il apportait de la part du Pape un traité acceptable pour les deux partis; le combat cessa et la paix se fit: une grande bataille avait été évitée. Ce hardi cavalier n’était autre que Mazarin, inconnu la veille encore: tous les yeux se fixèrent sur lui, et sa fortune commença.
PHILIPPE AUGUSTE - JEAN SANS TERRE, Concours de Troubadours. Les chevaliers, surtout ceux du Midi, n’étaient plus des hommes ignorants et grossiers comme au dixièmes siècle: pour aimer les grands coups d’épée, ils n’en goûtaient pas moins les beaux vers; les poètes chevaleresques, appelés trouvères dans le Nord, troubadours dans le Midi, célébraient surtout l’héroïsme et la piété des guerriers, la beauté et la vertu des châtelaines, dans des romances et dans des chansons, dans des satires, dans des fabliaux et surtout dans des poèmes épiques appelés chansons de gestes. De puissants seigneurs et des rois tels que Richard Cœur de Lion ne dédaignèrent pas de se livrer à la poésie. Souvent deux troubadours concouraient devant une élégante assemblée, et les dames leur servaient d’arbitres.
INVASION DES BARBARES, Roi franc sur le pavois Les Francs étaient vêtus d’un sayon et de braies; ils portaient de grandes moustaches et de longs cheveux qui flottaient sur leur dos comme une crinière; ils dédaignaient la cuirasse; leur armement se composait d’un mauvais bouclier, d’une framée, petite lance de fer, d’une francisque, hache à deux tranchants, d’un harpon et d’une épée appelée scramasax. Quand ils avaient élu leur roi, ils l’élevaient sur le pavois, c’est-à-dire sur un bouclier, et ils le portaient sur leurs épaules aux acclamations de l’armée.
CHARLES VI - AZINCOURT, Assassinat de Jean sans Peur. Les chefs des deux partis ennemis, Jean sans Peur et le Dauphin, avaient pris rendez-vous au pont de Montereau pour y délibérer sur le péril du royaume. Chacun d’eux devait amener avec lui dix hommes armés seulement d’épées et de cottes de mailles, mais les gens du Dauphin, parmi lesquels était Tanneguy du Châtel, cachèrent des haches sous leurs habits, et, au moment où Jean fléchissait le genou pour saluer son seigneur, Tanneguy le frappa au visage d’un grand coup de hache et le tua. Aussitôt les deux troupes en virent aux mains, mais les Bourguignons, moins bien armés, furent bientôt tués ou pris: un seul d’entre eux échappa. Quant au Dauphin, il s’était retiré au commencement de la mêlée (Septembre 1419.)
LOUIS XIV - STRASBOURG, Suites de la révocation de l’Édit de Nantes (4) Les protestants de l’Aunis, de la Saintonge et de la Normandie essayaient de s’enfuir par mer; un assez grand nombre réussirent à gagner l’Angleterre à travers mille dangers, mais des soldats surveillaient les côtes, des navires croisaient au large, et beaucoup de malheureux furent ramenés les fers aux mains et condamnés.
JEAN - DU GUESCLIN, Du Guesclin vainqueur des joutes. Bertrand Du Guesclin était né vers 1320 dans un rustique manoir de Bretagne, aux environs de Dinan. Pendant son enfance il fit le désespoir de ses parents: il frappait ses frères et sœurs, refusait d’apprendre à lire, et se sauvait de la maison paternelle pour aller se battre avec les petits paysans. Un jour son père l’enferma dans sa chambre, mais Bertrand réussit à s’enfuit, sauta sur un cheval qu’il rencontra et courut jusqu’à Rennes; quelques jours après, il prenait part à un combat d’athlètes et terrassait tous ses adversaires, bien qu’il n’eût encore que seize ans. Avide de se mesurer avec de plus nobles adversaires, il se fit prêter un cheval et une armure, se rendit à un grand tournoi où s’était réunie toute la noblesse de Bretagne, et y remporta victoire sur victoire; il ne se fit connaître qu’à la fin des joutes, et son père, transporté d’admiration, lui donna les moyens de tenir son rang de chevalier et de combattre les Anglais.
LOUIS XI - CHARLES LE TÉMÉRAIRE, Louis XI au siège du Quesnoy. Louis XI n’était pas chevaleresque, mais il aimait à récompenser l’héroïsme. Après le siège du Quesnoy, il fit venir un jeune chevalier dont il avait remarqué la bravoure, et lui passa au cou une chaîne d’or.
NAPOLÉON - ULM, Le duc d’Enghien conduit à Vincennes. Le duc d’Enghien, dernier descendant des Condés, avait porté les armes contre la France avec les émigrés, et il ne semblait pas étranger aux conspirations dirigées contre le premier consul. Bonaparte, entraîné par la colère, envoya une troupe de dragons arrêter le duc dans le duché de Bade, au château d’Ettenheim, puis il le fit juger par une commission militaire, et fusiller la même nuit dans les fossés du château de Vincennes (Mars 1804). L’exécution du duc d’Enghien est un des actes qu’on a le plus reprochés à Napoléon.
CHARLES LE CHAUVE, Mort de Robert le Fort à Brissarthe. Robert le Fort, ayant appris que les Normands avaient pillé la ville du Mans, résolut de leur couper la route d’Angers et de leur reprendre le butin: il les atteignit à Brissarthe, les battit et les enferma dans l’Église. La journée semblait finie et Robert, épuisé de chaleur, avait enlevé sa cuirasse et son casque, quand tout à coup les Normands s’élancent sur les Français dispersés: Robert, sans se donner le temps de reprendre son armure, se précipite dans la mêlée et tombe percé de coups sur les marches de l’Église (Juillet 866).
FILS DE CLOVIS, Meurtre des fils de Clodomir L’histoire des fils de Clovis est une série de crimes. Clodomir avait laissé à sa mort trois jeunes enfants, et leur grand’mère Clotilde les avait pris sous sa garde. Clotaire et Childebert, ayant résolu de les faire mourir, pour se partager leurs biens, prièrent Clotilde de les leur envoyer à Paris, sous prétexte de les couronner rois, puis quand ils les eurent en leur pouvoir, ils les emmenèrent dans un souterrain, et en égorgèrent deux malgré leurs larmes et leurs supplications; le troisième, Cloud ou Clodoald, fut tiré de leurs mains par un guerrier franc, et se consacra au Seigneur. La Tradition a fait de lui un saint, et un bourg des environs de Paris a gardé le nom de Saint-Cloud.
LOUIS XII - GASTON DE FOIX, Prégent de Bidoux au Conquet. Sous Louis XII la marine française, jusque-là sans importance, commence à rivaliser de gloire avec l’armée, et les deux noms de Prégent et de Primoguet méritent d’être gravés dans touts les mémoires. Assailli par la flotte anglaise (25 avril 1513), Prégent de Bidoux, qui n’avait que quatre petites galères, se retira dans l’anse du Conquet, pour ne pas être entouré, et attendit l’attaque de l’ennemi dans une passe étroite où le nombre devenait inutile; le premier navire qui se présenta fut celui de l’amiral Howard; Prégent le laisse s’approcher, se jette sur lui à l’abordage, se prend corps à corps avec l’amiral et l’étend mort à ses pieds. Un second navire anglais, qui s’avance au secours du premier, se heurte à des rochers et coule. La flotte s’éloigne des côtes de France, et Prégent, à son tour, va ravager les côtes d’Angleterre.
FRANÇOIS 1er - PAVIE, François 1er à Pavie. L’armée française, bien retranchée près de Pavie, n’avait qu’à se tenir sur la défensive pour réduire Bourbon et Pescara à licencier leurs soldats mercenaires qu’ils ne pouvaient payer; les vieux généraux détournaient François 1er d’aventurer tout dans une bataille, mais il ne voulut rien entendre « à ces artifices » et il sortit de ses lignes à la grande joie de l’ennemi; entraîné par son ardeur, il s’élança avec sa cavalerie en avant de ses canons qu’il rendit inutiles, et se trouva bientôt entouré par les Allemands et par les Espagnols; ses compagnons furent tués ou pris les uns après les autres, François tomba au pouvoir de l’ennemi et le reste de l’armée se retira en désordre (févr. 1525).
POPULATIONS PRIMITIVES DE LA GAULE, Les Gaulois à Rome. Les Gaulois aimaient les aventures, et leur audace les entraîna souvent au loin. Au quatrième siècle avant J.-C., une de leurs bandes poussa jusqu’au cœur de l’Italie, battit l’armée romaine à l’Allia, entra dans Rome, assiégea la forteresse du Capitole, et força les Romains à capituler. Les vaincus durent payer 1000 livres d’or (326 kilog.), et l’on rapporte que le chef gaulois, pour avoir la bonne mesure, jeta dans la balance sa lourde épée avec son baudrier, et en exigea le poids en or, en s’écriant: « Malheur aux vaincus ».
LOUIS XIII - RICHELIEU, Le maréchal de Créquy. Maréchal de France en 1622, Créquy prit une part glorieuse à la guerre contre le duc de Savoie : ce fut lui qui conduisit l’attaque du Pas de Suse. Pendant la guerre de Trente ans il servit en Italie contre les Espagnols, et fut tué d’un coup de canon en 1658.
LOUIS XIV - STRASBOURG, Entrée de Louis XIV à Strasbourg. L’Alsace était française depuis le traité de Westphalie; seule la grande ville de Strasbourg faisait encore partie de l’empire d’Allemagne. Louis XIV y forma habilement un parti français, et se saisit par surprise d’un fort voisin de la ville. Les habitants ne résistèrent pas; ils reconnurent le roi pour leur souverain seigneur et reçurent une garnison française (septembre 1681). Louis XIV entra solennellement à Strasbourg le 13 octobre, et Vauban en fit la principale défense de notre frontière de l’Est.
LOUIS XIII - RICHELIEU, Le Père Joseph. Richelieu avait lui-même un espèce de premier ministre: c’était un capucin, appelé le père Joseph, et surnommé l’Éminence grise. Très instruit et très habile, le moine rendit de grands services à la France.
LOUIS XI - LIGUE DU BIEN PUBLIC, Charles le Téméraire à la bataille de Montlhéry. La bataille de Montlhéry eut un résultat des plus étranges: l’aile droite du roi, composée de ses braves troupes du Dauphiné, repoussa l’aile gauche bourguignonne, la tailla en pièces, et la poursuivit bien au delà de Paris; l’aile droite des Bourguignons, formée d’archers picards et wallons, culbuta l’aile gauche française, la mit en fuite et lui donna la chasse jusqu’à Orléans. Charles le Téméraire, laissant aller ses compagnons, revint à Montlhéry presque seul: assailli par les troupes royales, il reçut deux blessures et perdit sa bannière, mais il tua ceux qui l’approchèrent, et parvint à se frayer un passage. (Juillet 1465.)
LA RÉVOLUTION - LE 14 JUILLET, Serment du Jeu de Paume. Le roi, effrayé de l’attitude du tiers état, fit fermer la salle de l’assemblée, mais les députés se rendirent dans la salle du Jeu de Paume, et là ils jurèrent de ne pas se séparer avant d’avoir donné une constitution à la France (20 juin). Le 23 eut lieu la séance royale : le roi, après avoir signifié aux députés de se séparer, se retira avec la noblesse et le clergé, mais le tiers état resta en séance, et comme le grand-maître des cérémonies le sommait de se disperser, « Allez dire à votre maître, s’écria Mirabeau, que nous sommes ici par la volonté de la nation, et que nous ne sortirons que par la force des baïonnettes. »
LE SIÈCLE DE LOUIS XIV, Bourdaloue prêchant devant la cour. Le jésuite Bourdaloue était considéré par ses contemporains comme le premier des prédicateurs: on le préférait à Bossuet lui-même. Mme de Sévigné admire surtout en lui le raisonnement et l’énergie. « Il m’a souvent ôté la respiration, écrit-elle, par l’extrême attention avec laquelle on est pendu à la force et à la justesse de ses discours… Il frappe comme un sourd, disant des vérités à bride abattue; sauve qui peut, il va toujours son chemin. » Bourdaloue prêcha dix Carêmes devant la Cour.
ASSEMBLÉE LÉGISLATIVE, Journée du 10 Août. Les Prussiens, en entrant en campagne, menacèrent Paris d’une complète destruction, si la personne du roi n’était pas respectée. Le peuple releva aussitôt le défi et se rua sur les Tuileries; la lutte fut féroce : les défenseurs du palais, au nombre d’environ quinze cents, repoussèrent d’abord la multitude, mais assaillis de toutes parts, ils succombèrent sous le nombre; sept cents d’entre eux furent égorgés; les autres s’enfuirent par le jardin; la famille royale, qui s’était réfugiée à l’assemblée, fut enfermée à la prison du Temple.
LOUIS XIII - RICHELIEU, Les Français communient avant de combattre. Les Anglais, qui s’étaient alliés aux Calvinistes, essayèrent de secourir la Rochelle: ils débarquèrent dans l’île de Ré, au nombre de 7000, sous le commandement du duc de Buckingham, mais quelques milliers de Français les y suivirent, et, après avoir reçu la communion, s’élancèrent sur l’arrière-garde anglaise, l’enveloppèrent et en firent un grand carnage. 2000 anglais furent tués, noyés ou pris (Novembre 1627).
LOUIS XV - VOLTAIRE, Voltaire. Né à Paris en 1694, Voltaire prend de bonne heure en haine la royauté absolue et l’intolérance religieuse; bien accueilli par les plus grands seigneurs et par les princes, il ne songe pas à bouleverser la société, et il n’aime pas vraiment le peuple, mais il attaque hardiment les abus, dénonce les injustices, fait réhabiliter des innocents, tels que Calas injustement condamné au supplice de la roue; il se met tout entier au service de ce qu’il croit la vérité, et meurt à Paris en 1778 après avoir exercé une influence immense. Voltaire est en même temps un de nos plus grands écrivains, à la fois poète, philosophe et historien.
LA FÉODALITE, Corvée. Les serfs, qui étaient presque des esclaves, étaient corvéables à merci, en d’autres termes astreints à la corvée, c’est-à-dire qu’ils travaillaient gratuitement pour le seigneur chaque fois qu’il avait besoin d’ouvriers: c’étaient eux qui cultivaient ses terres, coupaient son bois, réparaient les routes, curaient les fossés.
LOUIS XV - VOLTAIRE, Montesquieu. Grand écrivain, auteur des Lettres persanes (1721), des Considérations sur la grandeur et la décadence des Romains et de l’ Esprit des lois; mort en 1755.
INVASION DES BARBARES, Saint Loup et Attila. Les Huns étaient les plus féroces de tous les barbares: leur tête pointue, avec de petits yeux, un nez écrasé, des pommettes saillantes et d’énormes oreilles, les rendait horribles à voir; ils mangeaient de la viande crue, buvaient du sang, et adoraient un épée rouillée. Leur chef Attila se glorifiait de ne laisser derrière lui que des ruines, et d’intitulait le « Fléau de Dieu », c’est-à-dire l’exécuteur de la justice céleste: toutes les villes qui se trouvaient sur son passage étaient livrées aux flammes et les habitants massacrés. Troyes, ville ouverte et sans défense, dut à son évêque saint Loup d’échapper à la destruction: revêtu de ses habits épiscopaux, il alla au-devant d’Attila avec son clergé, lui inspira une sorte de crainte religieuse, et le décida à passer son chemin. Les Parisiens tremblèrent à leur tour, quand ils apprirent l’approche d’Attila, et déjà ils commençaient à fuir, quand saint Geneviève leur fit honte de leur faiblesse, les rassura par ses prédications, et les décida à rentrer dans la ville et à mettre leur confiance en Dieu. Les Huns ne parurent pas, et Paris attribua son salut à sainte Geneviève (451).
LA RÉVOLUTION - LE 14 JUILLET, Soulèvement de Paris. Depuis l’ouverture des États généraux, et surtout depuis la séance du 23 juin, Paris était inquiet et agité; les rassemblements de troupes au Champ de Mars, l’insolence de quelques officiers, le renvoi du ministre Necker, en un mot les menaces de coup d’État y produisirent une explosion de colère : le peuple se souleva (12 juillet); les gardes françaises, presque tous enfants de Paris, firent cause commune avec lui, et quand les dragons s’apprêtèrent à charger la foule aux Tuileries, ils trouvèrent des uniformes devant eux; le 13, Paris se tint sur la défensive, fabriqua des piques, et organisa une garde nationale de 48 000 hommes; le 14, le peuple enleva du dépôt des Invalides 28 000 fusils et 20 canons, puis il s’empara de la Bastille. Le roi, renonçant à la lutte, éloigna ses troupes et rappela Necker.
HENRI III - HENRI DE BOURBON, Mort de Henri III. Henri III, sentant que sa blessure était mortelle, voulut désigner son successeur: « Mon frère, dit-il à Henri de Bourbon, vous êtes le légitime héritier de ma couronne, mais faites-vous catholique, si vous voulez régner sur la France; » puis s’adressant aux seigneurs qui l’entouraient : « Je vous prie, dit-il, je vous ordonne, de reconnaître après ma mort mon frère que voilà, et de lui prêter serment en ma présence ». Tous jurèrent, quand Henri eut expiré, vers deux heures du matin, Henri de Bourbon devint Henri IV.
CHARLEMAGNE EMPEREUR, Couronnement de Charlemagne. Pendant que Charlemagne était à Rome, le Pape Léon III résolut de le récompenser des services qu’il avait rendus à la chrétienté. Quelques jours avant la fin du huitième siècle, le jour de Noël 800, pendant la messe, au moment où Charlemagne s’inclinait devant le grand autel pour prier, le Pape s’avança vers lui et lui posa sur la tête la couronne impériale, puis il se prosterna devant lui pour l’adorer, suivant la coutume établie du temps des derniers Empereurs romains, pendant que le peuple criait par trois fois avec enthousiasme: « Au grand Empereur Charles, couronné par Dieu, vie et victoire. » Charlemagne fut aussitôt sacré, c’est à dire que le Pape l’oignit de l’huile sainte, et le bénit pour attirer sur sa tête les faveurs divines. Pépin, fils aîné de Charlemagne, fut sacré à son tour comme roi d’Italie. C’était un grand spectacle que cette alliance de l’Empereur, maître de l’Occident, et du Pape, chef de la chrétienté. Le titre d’Empereur, qui rappelait la puissance de l’ancienne Rome, était encore tellement respecté, que le couronnement de Charlemagne produisit un effet immense; on s’imagina voir le passé renaître, et les peuples furent fiers de faire partie du grand empire.
QUATRIÈME CROISADE, Les chefs Croisés et l’abbé de Vaux-Cernay. Les Croisés étaient loin d’être d’accord: les uns déclaraient que Constantinople était le vrai chemin de Jérusalem, les autres considéraient comme sacrilège cette guerre entreprise contre des chrétiens, et voulaient se rendre directement en Syrie. A Corfou un complot se forma, et beaucoup de Croisés, entraînés par l’abbé de Vaux-Cernay, prirent la résolution de gagner la Terre-Sainte. Mais les principaux chefs de l’armée, instruits à temps, réunirent les évêques, leur firent part du danger que courait l’expédition, et, sur leurs conseils, ils allèrent se jeter aux genoux de l’abbé de Vaux-Cernay. Vaincu par leurs supplications, il renonça à les quitter, et les Croisé se dirigèrent tous vers Constantinople.
LOUIS XIII - RICHELIEU, Installation de l’Académie française par Richelieu. L’Académie fut destinée à maintenir la pureté de la langue française: Richelieu la chargea de faire un dictionnaire, pour fixer le sens des mots, et d’instituer des concours pour exciter l’émulation entre les gens de lettres (janvier 1635). Le savant Vaugelas, chargé de la direction du dictionnaire, reçut une pension de 2000 livres; il se mit à l’œuvre, mais le dictionnaire, continué lentement avec lui, ne parut qu’en 1694. L’Académie Française a résisté aux révolutions et est demeurée une de nos institutions nationales.
FRANÇOIS 1er - CÉRISOLES, Charles-Quint à la Cour de France. Après la trêve de Nice, François 1er témoigna à son ancien rival une amitié excessive: il lui dévoila une trahison des Gantois et l’invita à traverser la France pour aller les châtier. Charles-Quint, heureux d’éviter un long voyage par mer, accepta avec empressement l’offre du roi, vint à Bayonne, et reçut une magnifique hospitalité dans les villes qu’il traversa, et dans les châteaux d’Amboise, de Blois, de Chambord, de Fontainebleau et du Louvre. Martin du Bellay raconte dans ses mémoires qu’un jour un des plus jeunes fils du roi, le duc d’Orléans, sauta en croupe derrière l’empereur en s’écriant: « Sire, vous êtes mon prisonnier. » Charles-Quint goûta peu la plaisanterie, et pris de défiance, il se hâta de partir (janvier 1540).
NAPOLÉON - CAMPAGNE DE RUSSIE, Incendie à Moscou. L’armée française venait d’entrer à Moscou, où elle espérait se remettre de ses fatigues, quand tout à coup, au milieu de la nuit, l’incendie éclata de toutes parts et se propagea avec une rapidité effroyable : c’étaient les Russes qui brûlaient leur ville pour chasser les Français. La plupart des maisons étaient en bois, toutes les pompes avaient été enlevées, et rien n’arrêtait la flamme dans sa marche : 15 000 blessés russes périrent dans les hôpitaux. Napoléon, assiégé par le feu dans le palais des tzars, ne s’échappa qu’à grand’peine à travers le brasier, au milieu d’une fumée suffocante et des maisons qui croulaient (septembre).
CHARLES V, Le Petit-Dieppe. Ce fut sous le règne de Charles V que des marins dieppois, en cherchant un passage vers les Indes, découvrirent le golfe et les côtes de Guinée; ils en rapportèrent une quantité énorme de défenses d’éléphants, que les indigènes leur vendaient à vil prix, et c’est ainsi que la sculpture en ivoire devint une industrie particulière de la ville de Dieppe. Le premier établissement qu’ils fondèrent (1334) reçut le nom de Petit-Dieppe, et ils gardèrent longtemps le monopole du commerce avec les pays d’Afrique.
HENRI III - HENRI DE GUISE, Journée des Barricades. Les Parisiens, qui étaient d’ardents ligueurs, furent transportés de joie quand ils virent Henri de Guise accourir au milieu d’eux malgré la défense du roi: partout où il passait la foule idolâtre criait: « Vive Guise! » et se pressait autour de lui pour baiser le bord de son manteau; les femmes lui jetaient des fleurs. Ce fut à la tête d’un cortège immense que le duc se présenta devant le Louvre et demanda à voir le roi. La première pensée de Henri III fut de le recevoir et de le faire tuer sous ses yeux; cependant comme il n’avait autour de lui qu’une poignée de courtisans et de gardes, il se résigna à subir la visite de son mortel ennemi et à le laisser partir; mais le lendemain il fit venir 4000 Suisses et gardes françaises: le peuple, convaincu que le roi préparait une Saint-Barthélemy de catholiques, se souleva aussitôt au cri de « vive la ligue! » toutes les rues se hérissèrent de barricades, et les soldats, cernés de toutes part, furent bientôt à la discrétion de la foule (12 mai 1588). Henri de Guise se donna le plaisir de les délivrer et de les renvoyer au Louvre. Le roi, réduit à l’impuissance, s’enfuit en jurant qu’il rentrerait à Paris par la brèche.
LOUIS XIV - SUCCESSION D’ESPAGNE, Combat dans Crémone. Après Louvois les abus avaient reparu dans l’armée : les grades furent donnés à la faveur, et l’incapacité des généraux amena des désastres. A Crémone, Villeroi, qui ne savait pas se garder, fut fait prisonnier la nuit, à son quartier général, par des cavaliers impériaux, et les Français, dispersés dans les casernes, coururent le plus grand danger; ils purent heureusement se rallier et chasser l’ennemi de la ville, si bien qu’ils eurent le double avantage de conserver Crémone et d’avoir perdu Villeroi. (Février 1702.)
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