A la mort de Louis XI les seigneurs s’agitèrent pour s’emparer du pouvoir; le duc d’Orléans, qui fut plus tard Louis XII, se mit à leur tête, et prit follement les armes avec le duc de Bretagne; l’armée royale atteignit les révoltés à Saint-Aubin-du-Cormier, non loin de Fougères, et les tailla en pièces: quatre mille hommes restèrent sur le champ de bataille, et le duc d’Orléans fut fait prisonnier  (1488).

Le duc de Bretagne mourut bientôt après la bataille, laissant la Bretagne à sa fille la duchesse Anne: l’empereur d’Allemagne demanda sa main pour avoir le duché; mais le jeune Charles VIII envahit la Bretagne, assiégea Anne dans Rennes, et prit la duchesse avec la ville: un mois après, le mariage fut célébré à Langeais (16 déc. 1491): Charles avait vingt et un an, et Anne quinze.

C’est depuis ce temps que la Bretagne est française.

Les ennemis de la France avaient réuni 35 000 hommes dans le nord de l’Italie, pour enfermer l’armée française dans la péninsule.

Charles VIII, accouru de Naples en toute hâte, les rencontra à Fornoue, sur les bords du Taro.

Il n’avait avec lui que 9000 hommes, mais il fallait à tout prix s’ouvrir un chemin.

Les deux armées, rangées en bataille sur les deux rives, restèrent quelque temps à se contempler: Charles VIII se tint d’abord sur la défensive, et laissa les ennemis passer le Taro; puis, après avoir semblé reculer, il s’élança en avant avec une impétuosité irrésistible, et rejeta l’armée ennemie dans la rivière (juillet 1495).

Depuis ce jour la furie française fut proverbiale.

C’est seulement au quinzième siècle que l’homme a connu à peu près les grandes divisions de la terre; le monde de l’antiquité et du moyen âge se réduisait à l’Europe, à l’Asie occidentale et à l’Afrique du nord.

Grâce à la boussole, qui montre le nord aux navigateurs, le gênois Christophe Colomb, avec trois vaisseaux espagnols, se lança en avant dans l’Océan Atlantique à la recherche des Indes, et découvrit l’Amérique (plusieurs îles en 1492, le continent en 1498).

Le portugais Vasco de Gama, de son côté, longea les côtes d’Afrique, doubla le cap de Bonne-Espérance (1497), et s’avança à travers l’Océan indien jusqu’aux Indes qui étaient presque inaccessibles par terre.

Dès lors les découvertes se succédèrent avec rapidité: les Portugais explorèrent le Brésil et pénétrèrent jusqu’en Chine et jusqu’au Japon.

Le Mexique, le Pérou, le Chili furent conquis par les Espagnols; de nombreuses relations s’établirent entre l’Europe occidentale et le Nouveau Monde; la terre sembla plus grande, et une ère de prospérité commença pour le commerce et pour l’industrie.